Chambre

La chambre du capitaine de la forteresse du sud est circulaire et très dépouillée. Nulle tenture ou peinture n’orne les murs. Mais à leur place, de nombreuses armes, hache à simple ou double lame, faux à dents, lance à simple ou triple pointe, hallebarde, shuriken, shakram, de grandes épées telles un espadon et une flamberge, une étrange sphère noir, un casse-tête et différentes armes de jet donnaient un aspect plus farouche à la personne qui y logeait. Le lit a la largeur suffisante pour y recevoir deux personnes. Une bibliothèque et une imposante armoire de bois donnent un contraste étrange avec les armes. Au milieu de la chambre, une table est entourée de quatre chaises.

Entraînement

En entrant dans sa chambre, Siegfried se dirige directement vers l’armoire. Et, une fois devant elle, il l’ouvre. Il en sort une carafe d’eau et deux verres et referme le meuble. Il pose les verres et les remplie de l’eau de la carafe.

"-Tu peux t’asseoir."

Siegfried retire son heaume et l’accroche au flanc de son armure. De longs cheveux gris retombe derrière sa nuque et ses deux yeux rouges regardent son invité d’un air curieux.

"-Alors racontes moi un peu ton histoire. Histoire de faire plus ample connaissance et surtout savoir comment je vais pouvoir t’améliorer."

Laureena s'était débarassée de son épée dans la grande salle mais gardait toujours son poignard à sa ceinture. Elle entra dans la pièce et observa le décor. Surprenante, presque intimidante cette collection d'armes aux murs.

Elle reporta son attention sur Siegfried et inclina la tête pour le remercier de sa proposition. La jeune femme s'installa sur un des sièges. Elle posa les mains bien en vue sur la table et suivit du doigt une rainure du bois.

"Comme je vous l'ai dis plus tôt, je suis de l'île de Skyros. Je suis née du chevalier Tillius et c'est lui qui m'a enseigné les armes. Parce qu'il m'a surprise un jour que je m'entraînais seule. Vous le savez, les femmes en Grèce, sauf à Sparte, n'ont pas le droit de porter une lame sous peine de passer pour des traînées."

Elle s'interrompit et but une gorgée d'eau.

"Mon père et moi n'en avons pas tenu compte et il m'a formé. Déguisée en garçon, il a réussit à me faire passer pour son écuyer et à me faire adouber par le seigneur de l'île. J'ai travaillé un long moment dans la garde de ce château, mais j'avais le malheur d'être jeune. Beaucoup de filles de mon âge, ignorant ma véritable identité, ont commencées à me faire des avances. Je les repoussais toutes, la situation devenait intenable."

Une nouvelle pose, cette fois pour rassembler son courage. La suite devenait plus dure à relater.

"Le pire était à venir. J'avais rendu jaloux le fils héritier de mon Seigneur. Lui qui autrefois avait toutes les femmes à ses pieds se retrouvait tout seul lors des bals. Il s'est mit à m'observer, histoire de connaître mes habitudes. Un soir, après la relève, je suis rentrée chez moi et je me suis préparée pour la nuit. Il est entré dans ma chambre avec un groupe de ses... ses amis parce que je ne trouve rien d'autre. Ils étaient cinq, cinq à apprendre mon secret. Pour s'assurer que je ne leur nuirais plus, ils m'ont forcé à tour de rôle. Comme je me débattais, l'un d'entre eux m'a crevé l'oeil droit."

Elle s'arrêta de nouveau. L'oeil droit... ce n'était pas gênant pour une gauchère. Mais pour une guerrière...

"Je suis partie une semaine après. J'avais provoqué la chute de ces mufles au cours d'une chasse. J'ai beaucoup erré, avec mon oeil derrière un bandeau. Un artisan dont j'ai sauvé la vie m'a offert la bille de verre qui dissimule ma blessure. C'est à la suite de ça que je suis arrivée ici."

Cette fois, elle se tut pour de bon. C'était bien la première fois qu'elle racontait son histoire en entier.

Siegfried but un verre sans rien dire, puis s’assit quand Laureena eut terminé son histoire.

"-Rien ne t’obligeait à me dire toute ton histoire, mais apparemment ça t’a fait du bien. J’ai entendu beaucoup d’histoires venant des gens que j’ai invité à ma table, fort peu m’ont réconcilié avec le genre humain. L’homme reste un animal un loup, un coq. Toi, tu as croisé des porcs et ici nous sommes des lions."

Il but une autre gorgée avant de poursuivre.

"-Cependant, il n’y a que des hommes. Sarcasme, rabaissement, humiliation, ici tu vas avoir aussi de toutes les couleurs. Ne réponds jamais à leurs provocations quelles qu’elles soient. Si tu veux leur donner une leçon fait comme tu as fait aujourd’hui par le combat. Si tu te débrouilles aussi bien voire mieux qu’eux, cela augmentera la compétition. Ici, le respect s’obtient d’abord par le combat. N’oublies jamais qu’ici, ton pire ennemi c’est toi."

Le capitaine rive son regard à celui de son interlocutrice.

"-J’ai été créé dans un laboratoire dans le but de devenir une arme. Je suis un clone, difficile d’imaginer le contraire. Sur les 100 qui survécurent, seulement cinq d’entre nous résistèrent aux entraînements qui nous furent donner. Après la mort de ceux qui me considéraient comme un fils, j’ai "pété un plomb" si je puis dire. J’ai tué toutes les personnes du laboratoire, puis le laboratoire lui-même. Ensuite, j’ai croisé beaucoup de gens qui m’ont appris la valeur humaine. Depuis que j’ai croisé la route du gouverneur, je dirige cette forteresse."

Siegfried pose son verre et fait une pause, puis il reprend.

"-En tant que clone, je suis télépathe et télékinésiste. Je pense avoir fait le tour. Si tu as des questions, des propositions, je suis prêt à satisfaire ta curiosité."

Ainsi, elle avait un clone face à elle. Voilà qui expliquait ses yeux rouges. Mais ce détail ne l'enlaidissait pas, au contraire. Comme marque de confiance, elle retira ses gants, révêlant ses longues mains aux doigts fins et gracieux.

Elle se leva, troublée par ce qu'elle venait d'apprendre. Comme télépathe, il pourrait lire dans ses pensées si elle ne prenait pas garde. Autant choisir la franchise, cela éviterait bien des désagréments.

"Je vous doit des excuses pour mes avances de tout à l'heure. Mon viol avait éteint mon intérêt pour les hommes. Je dois vous avouer que vous êtes le premier avec lequel je me conduis ainsi depuis des années."

Elle détourna les yeux, elle avait honte de ce qu'elle avait à dire ensuite. Et à la fois peur de sa réaction.

"Mais j'étais sincère... comme je ne l'avais jamais été."

Sa voix mourut sur ses lèvres.

"-Tu n’as pas à t’excuser pour cela."

Il fait une pause en fermant les yeux un instant, puis il reprend son récit.

"-Ton désintérêt pour les hommes est tout à fait compréhensible après ce qui t’est arrivé. Peut-être que mon apparence physique t’a fait inconsciemment penser que je n’étais pas un humain, d’où ta facilité à parler avec moi."

Il réfléchit un instant puis recommence à parler.

"-Je vais être sincère avec toi. Dans la possibilité où il se passerait des choses entre nous, je ne changerais pas mon attitude envers toi au sein de la forteresse de quelques manières que se soit et pour toi comme pour moi cela ne doit pas sortir des murs de cette pièce."

Siegfried pousse un soupir.

"-Excuses-moi d’être aussi froid, mais après tout je ne suis qu’un clone."

Laureena reposa son regard sur Siegfried. Il lui avait donné une réponse qu'elle n'avait pas osé envisager.

"Je ne sais pas ce que m'a fait penser votre apparence. Peut-être est-ce ce que vous m'avez dit, peut-être est-ce autre chose. Je n'en sais rien et je ne tiens pas à le savoir."

Elle fit le tour de la table et s'arrêta à quelques pas du chevalier. Ses mains tremblaient légèrement.

"Clone ou véritable humain, Capitaine ou autre, peu m'importe. Je sais qu'un coeur bat sous ce métal que je vois. Votre armure a une double fonction: vous protéger des coups et vous isoler du monde qui vous entoure. J'aimerais pouvoir vous aider à y trouver une place."

Laureena ne bougea pas. Mais sa respiration c'était accélérée. Peut-être avait-elle été trop loin.

"Mais je ne souhaite pas m'attirer les foudres de mes compagnons d'armes. Cela ne m'a déjà que trop coûté."

Le capitaine garde un visage aussi impénétrable que son armure. Son regard, dans le vague trahit de lointaines pensées.

"-Mon armure protège aussi mes compagnons d’arme des autres, un peu comme on isole un matériau dangereux. Je ne compte pas le nombre de personnes à qui j’ai ôté la vie et celles dont j’ôterais la vie dans le futur. Mais je ne devrais pas me plaindre, j’ai un toit, de la nourriture et surtout l’occasion de me venger d’une certaine manière. Même si cela m’apporte un faible réconfort, cela m’apporte un but."

Il repose ses yeux sur son interlocutrice. Sans qu’il le veuille, le regard de Siegfried devint transperçant.

"-Tu es sûre de vouloir continuer dans ta voie, tu risque de faire des choix dont tu pourrais regretter les conséquences. Dis-moi pourquoi tu veux pouvoir m’aider et qu’est-ce que cela pourrait t’apporter?"

Laureena se tourna vers la fenêtre et regarda le soleil qui descendait à l'horizon. Sa lumière orangée vint se refléter sur son armure et donna à sa peau une teinte dorée.

"J'ai déjà tué, plus d'une fois. Si j'ai choisis la voie des amazones, ce n'est pas pour m'arrêter maintenant. J'attendrais d'être vieille au point de ne plus pouvoir soulever mon épée."

Ce que Siegfried venait de dire la ramenait à son premier véritable souvenir d'enfance. Un soir, chez elle, écoutant les histoires d'un vieux conteur à moitié aveugle. Ce soir-là, elle avait décidé de devenir une guerrière.

"Je ne sais pas pourquoi j'ai envie de vous aider. Ni ce que cela pourrait m'apporter. Peut-être une vie meilleure que je pourrais partager. vous avez dit que votre emploi vous apportait une vengeance. Mais êtes-vous sûre qu'il n'y a aucun autre moyen de prendre une revenche sur la vie?"

Le capitaine se mit derrière le chevalier.

"-Comme toi j’ai pris ma décision, il y a longtemps. Je ne vais pas changer maintenant."

Il pose ses mains sur les épaules de Laureena.

"-Une vie meilleure ? Si cela est possible, pourquoi pas. J’ignore pourquoi tu me choisis, moi. Peut-être auras-tu la réponse un jour."

Laureena sentit la présence de Siegfried derrière elle. Mais elle ne bougea pas. Seulement, il posa ses mains sur ses épaules. Cela la fit tressaillir en nouant agréablement son coeur.

"J'espère que cette réponse ne sera pas désagréable. Mais surtout qu'elle ne changera en rien nos façons de nous voir."

Un instant de faiblesse et elle renversa légèrement sa tête en arrière. Elle la posa contre le torse recouvert de métal du grand chevalier. Ses yeux se fermèrent. Laureena était d'habitude loin de se laisser aller à offrir son dos à un agresseur potentiel. Mais cette fois, c'était différent.

"J'ai toujours aimé les âmes torturées. Ce sont les plus attirantes et les plus douces."

"-Je ne pense pas que cette réponse change quelque chose. Mais je peux me tromper, l’avenir nous le dira."

Si Siegfried avait sentit le tressaillement de Laureena, il n’en laissa rien paraître.

"-C’est possible. Mais ne baisses pas pour autant ta garde, même si la situation présente semble te plaire."

La voix du capitaine était calme et posée, nul ne pourrait dire quel sentiment le traverse.

"-Etrange que tu trouves du réconfort auprès d’une armure. Le métal n’a pourtant rien de confortable. Quel sentiment peut bien te pousser à agir comme cela avec moi ?"

"Ce n'est pas une réponse, en tout cas pas celle que je pense être la bonne. Mais plutôt un constat. Je n'ai pas envie de vivre constamment sur le qui-vive."

Laureena n'ouvrait pas les yeux. Le soleil chauffait doucement son armure et la partie de sa poitrine que ne recouvrait pas le métal. Elle avait depuis longtemps renoncé à porter un plastron qui cacherait sa véritable apparence.

"Quel sentiment?"

Pouvait-elle lui dire? Lui dire tout ce qui se mêlait dans sa tête, qui nouait son coeur et son âme. Tout cela réveillé par le simple contact de ses mains sur ses épaules.

"Celui qui me dit qu'il faut oublier l'armure pour faire confiance à l'homme. Oublier la mort et s'offrir à la vie, laisser parler son coeur."

Elle avait parlé à mots couverts, mais il était loin d'être bête. Il la comprendrait facilement.

Siegfried la retourne brusquement pour qu’elle lui fasse face.

"-Je sais ce que tu veux dire, Laureena."

Son visage semblait étrangement dur et son regard inquisiteur.

"-Mais je veux te l’entendre dire."

Il prend le menton de la jeune femme dans sa main droite et lui lève la tête pour que son regard croise le sien.

"-Dis-moi ce qui te traverse le cœur."

Le ton de la voix du capitaine insinue qu’il ne saurait tolérer une dérobade.

La jeune femme se retrouva brusquement face au chevalier. Instinctivement, sa main gauche s'était posée sur la poignée de sa dague, simple précaution qui pouvait lui sauver la vie. Mais elle la laissa bien vite retomber.

Elle manqua un battement de coeur en entendant son prénom. C'était la première fois qu'il l'appelait et cela lui fit une drôle d'impression. Comme si une des barrières qui les séparaient venait de s'ouvrir. Elle ne chercha pas à retirer son visage de la main du capitaine et elle lui répondit.

"Je t'aime, Siegfried."

Quatre mots au cours desquels Laureena laissa de côté le vouvoiement réglementaire. En une seconde, elle avait oublié l'endroit où elle se trouvait, la hiérarchie militaire, et la distance dûe à leurs grades respectifs.

Si Siegfried avait remarqué le mouvement de défense de la jeune femme, il ne fit rien qui puisse le prouver. Son visage reflète une certaine perplexité.

"-C’est bien la première fois qu’on me le dit en face."

Au dehors, le ciel est rouge sang et le soleil darde ses ultimes rayons avant de faire place à la nuit. Il approche son visage à quelques millimètres de celui de Laureena. Malgré la situation, le capitaine garde un sang-froid sans faille. Son souffle se fait sentir sur les lèvres de la jeune femme.

"-Alors ? Et maintenant ?"

"Il faut bien une première fois à tout."

Laureena ne recula pas en voyant Siegfried se rapprocher d'elle. Elle voyait le soleil briller dans ses yeux. Cette proximité la troublait mais la grisait aussi. Ses yeux se fermèrent doucement alors qu'elle se redressait peu à peu. Sa voix ne fut plus qu'un murmure presque inaudible.

"Maintenant ne pense plus à rien."

La jeune femme posa ses lèvres sur celles du chevalier.

Alors que le soleil disparaît à l’horizon, le temps semble suspendue dans la chambre du capitaine de la forteresse. Ce dernier se laisse faire, à cause de son manque d’expérience dans ce domaine. En baissant sa tête, une de ses mèches grises lui retombe sur le front. Il peut sentir un autre souffle que le sien dans sa bouche, un autre goût que le sien sur ses lèvres. Sans savoir pourquoi, Siegfried retire ses mains des épaules de la jeune femme et fait le tour de son corps avec ses bras. Lentement il la serre contre lui. Le métal qui les sépare ne semble pas le déranger.

Laureena menait doucement le jeu de leur baiser. Elle lui laissait aussi une marge de décision. Elle ne forçait pas le contact, il pouvait se dérober à tout instant. Mais quand elle sentit ses bras autour d'elle, son étreinte se resserrer, elle comprit qu'il prenait autant de plaisir qu'elle à cette situation.

Elle retira ses lèvres de celles de Siegfried. Sa main gauche se posa doucement sur la joue du chevalier et la caressa. Un sourire tendre éclaira son visage et elle repoussa la mèche rebelle sur le front de celui qu'elle aimait déjà plus que tout.

"Je t'appartiens désormais. Tu m'as vaincue tout à l'heure, tu as le droit de me demander ce que tu veux."

Elle resta contre lui, et son autre main vint sur le bras de Siegfried.

Le capitaine ne bougeait pas en sentant la main sur son visage. Le regard de Siegfried se fit légèrement dur aux paroles de la jeune femme.

"-Tu n’es pas un trophée que j’ai remporté, garde quand même un peu de fierté. Les hommes et les femmes jouissent des même droits et des mêmes devoirs. C’est plutôt ce que tu désires toi qui compte."

Il retire les gants de son armure et les accroche à sa ceinture grâce à sa télékinésie.

"-L’hôte est sacré, donc à toi l’honneur. Je pense surtout qu’un bon bain te ferais du bien."

En usant de ses pouvoirs psychiques, il tire un baquet de derrière le lit et le pose entre ce dernier et la table. Le baquet est rempli d’une eau fumante.

"-J’en avais prévu un pour moi. Mais je pense que tu en as plus besoin que moi. Si tu veux je peux me tourner, le temps que tu entres dans le bain."

Laureena ne put s'empêcher de sourire. Il faudrait sûrement le décoincer un peu et il serait vraiment adorable.

"Tu te plaignais tout à l'heure de mon trop grand sens de l'honneur. Je ne veux pas te vexer mais là, c'est toi qui en fait de trop. Je ne suis pas du genre à me laisser toucher par n'importe qui."

Elle l'observa se servir de ses pouvoirs. Réalisant peu à peu l'étendue de sa puissance. Et encore, elle se doutait bien qu'il en avait encore à revendre. A la vue du bain, elle rougit légèrement, ses joues prenant une jolie couleur rose vif qui se dissipa peu à peu.

"On en a autant besoin l'un que l'autre. Il n'est pas nécessaire que tu te tournes. Tu aurais finis par me voir un jour ou l'autre, alors que ce soit aujourd'hui ou dans une semaine... Et puis je vais avoir besoin de toi pour défaire ce que je porte sous mon armure."

"-Ce n’est pas de l’honneur, j’ai toujours agis de manière égale avec tous ceux que j’ai croisés."

Sa voix reste toujours calme et posée.

"-Tu as raison, nous avons tous les deux besoin d’un bain."

Siegfried se place à côté du lit et retire entièrement son armure. Son corps est musclé sans excès. Quelques cicatrices, toutes de tailles différentes, parsèment la totalité de son dos. Sa nudité ne semble, ni le faire frissonner ni le déranger. Il revient près de Laureena.

"-Je suis curieux de savoir pourquoi je dois t’aider à enlever ce qu’il y a sous ton armure."

"Tout simplement parce que c'est lacé mais dans le dos. Je ne peux pas l'atteindre seule."

Tout en parlant, la jeune femme observe Siegfried et commence à retirer le métal qui la couvre. Cette idée d'égalité entre eux la met en confiance, ses mouvements sont assurés alors qu'elle enlève ses vêtement de cheval. bientôt, il ne lui reste plus qu'un corset sans armature, matelassé comme un haubert, lui descendant au nombril.

"Mon beau chevalier peut-il m'aider?"

Elle se tourna, lui présentant les lacets de cuir retenant son haut. En même temps, sa main recula et se posa sur le flanc de Siegfried. Avec lui, elle avait besoin de contact, juste pour être sûre qu'il ne s'agissait pas d'un rêve qui ce serait évanouit au premier sursaut.

Siegfried ne dit rien. Il s’approche de la jeune femme et commence à défaire le corset. Il s’applique pour éviter d’emmêler les lacets. Il ne semble pas prendre garde à la main que Laureena a posé sur son flanc. Une fois le corset défait, il ne retient pas et le laisse tomber sur le sol. Il pose une main sur celle posée sur son flanc.

"-Je ne suis pas un mirage."

Il lui pose un baiser dans le cou.

"-Juges par toi-même."

Il s’écarte légèrement et présente le bain de la main.

"-Les dames d’abord."

Laureena fit tourner son poignet et serra ses doigts autour de la paume de Siegfried. Il avait de grandes mains mais il savait être si doux.

"Je vois bien que tu ne disparaîtras pas. Mais j'ai tellement rêvé d'un moment comme celui-ci que j'ai peur que ça ne finisse trop vite. Ou que ce ne soit qu'un nouvel effet de mon imagination."

Elle le lâcha et entra dans l'eau, sentant avec délice la chaleur se répandre le long de ses jambes. Elle s'immergea complètement et ressortit la tête, ruisselante.

"C'est agréable. Tu viens?"

Posant cette question, elle tendit les bras vers le chevalier.

» Chambre de Helnet.