A la recherche, mais de quoi?

[Maison de Seyna=>]

A petits pas, elle marchait le long du petit sentier qui avait que peu de bifurcations; cela évitait probablement aux promeneurs ayant oublié leur carte de se perdre. Elle avait la tête basse, et réfléchissait à ce qu'elle ressentait au fond d'elle, car jamais elle n'avait senti cela. Cela faisait un mois ou deux qu'elle avait cette chose en elle. Malgré sa réussite, tant professionnelle que sociale (Seyna n'avait pas d'ennemis à ce qu'elle savait), elle sentait un certain manque, mais n'arrivait pas à le déceler clairement. Elle n'arrivait pas à mettre un mot sur ledit manque, ni sur les effets de ce manque... tristesse? Colère? Angoisse? Elle ne savait pas comment elle ressentait ce... vide...

Elle leva la tête et vit deux oiseaux voleter au dessus d'elle. Elle eut un sourire un peu dépité, et décida de prendre de la hauteur. Elle grimpa sur le premier arbre suffisamment épais et âgé pour supporter son poids, puis elle profita du soleil en haut de celui-ci, ce qui lui redonna bonne mine, le sourire presque forcé s'était remplacé en véritable joie de vivre sur son visage, car faire quelque chose lui permettait de se changer les idées. Puis pour s'amuser, elle prit son kunai attaché à une solide lanière de cuir, et l'utilisa pour descendre en rappel jusqu'à une hauteur d'environ trois mètres cinquante de hauteur. Elle se blottit, semi couchée, contre le creux que formait e tronc et la branche horizontale, puis décidé d'observer les alentours pour se distraire.

Un hennissement retentit au loin, rapidement suivit par le son caractéristique de plusieurs cavaliers approchant à toute vitesse. Au bout de quelques secondes, et une fois que les bruits de galop eurent terminé d'aller en augmentant, une troupe de cavaliers surgit aux yeux de Seyna. D'après leurs armoiries et leur tenue, il était évident que ces hommes étaient de l'Ordre du Temple. À proximité de l'arbre ou Seyna avait trouvé refuge, le cavalier en tête leva brusquement la main, et la troupe s'immobilisa dans un bref instant de freinage automatique, ponctué de quelques rapides hennissements de la part des montures à qui on retroussait la machoire en tirant sur la bride. Tournant à moitié sa monture, le cavalier qui avait ordonné l'arrêtd es cavaliers, retira la capuche qui couvrait sa tête, et le mouvement fut rapidement suivi par la dizaine de chevaliers qui l'accompagnaient. Mortad examina ses hommes d'un bref coup d'oeil, puis descendit de cheval.

-Préparez le campement. Nous allons reprendre des forces pour rentrer à la base demain.

Les hommes hochèrent la tête d'un mouvement harmonisé, et se séparèrent d'un coup en vue d'effectuer les diverses tâches à la montée d'un campement de fortune. Certains souriaient même brièvement, perpétuellement amusés par le fort accent guttural qui ponctuait les paroles de leur chef, ce même accent qui ne laissait jamais le moindre doute sur sa nationalité russe. Regardant ses chevaliers s'ateler à la tâche, Mortad perçut un léger mouvement dans un arbre à quelques pas de lui, dans le feuillage. Au bout d'un moment cependant, il détourna son regard des feuilles, attribuant ce mouvement à une quelconque créature volante.

[HJ: J'imagine qu'il y a pas grand monde qui serait venu rapidement, alors autant que ce soit moi )

Des hennissements, des bruits de personnes vêtus tels des hommes d’armes, et une voix imposante de ce qui semblait être le chef. Ce bruit intrigua Seyna qui tenta de s’approcher sans se faire remarquer. Elle arrêta ses gestes au moment ou l’un tourna son regard vers les branchages où elle était cachée. Mais visiblement, cet homme n’en fit pas grand cas de ce mouvement, et elle resta plusieurs minutes, à regarder immobile, les va-et-vient des cavaliers, montant un campement pour passer la nuit dans les meilleures conditions possibles. Elle repéra à nouveau ce qui semblait être le chef, puis s’en approcha de sa discrétion que lui offrait sa grande agilité. Mais elle ne vérifiait pas au fur et à mesure de sa progression la solidité des branches, et peu importe sa dextérité quand on décide de se poser sur une branche qui a poussé il y a seulement un an !

Seyna en se penchant sentit la branche casser, puis de justesse elle réussit à se rétablir, non sans un bruit sourd, juste derrière Mortad. Elle poussa un vague "ouch !", puis elle passa de la position accroupie à debout, se tenant le côté de son tronc qui lui faisait un peu mal suite à sa chute. Avant même que le chef du groupe de guerriers ne se retourne, elle dit d’une voix douce et un peu amusée:

« Vous ne devriez pas faire votre campement ici. »

Son excentricité habituelle était quelque peu atténuée, sans doute à cause de la stature de l’homme qui était devant elle. Il était bien plus grand qu’elle, avait une musculature qui se devinait bien développée, et lorsqu’elle était encore dans ses hauteurs, elle avait remarqué cet aspect imperturbable que cette personne possédait. Elle préféra donc ne pas montrer sa vraie nature tant qu’elle n’en saurait pas plus sur cet homme, elle n’aimait pas se mettre quiconque à dos, et adapte son caractère aux situations pour éviter cela.

Le sourire de la jeune demoiselle s’effaça peu à peu. Non plus parce qu’elle ne voulait froisser le jeune homme de quelque manière que ce soit-cette idée lui avait d’un coup sorti de ses pensées-, mais plutôt parce que celui-ci avec ses paroles ne lui inspirait guère de sympathie pour le moment, ce qui était ma foi assez rare. Elle savait que l'ordre des Templiers dirigeaient actuellement les terres, mais pas qu'ils étaient si... Impétueux.

*Trop imbu de lui-même…* Se dit-elle intérieurement en dévisageant un peu Mortad.

Elle remarqua que l’homme avait gardé sa main sur le pommeau de son épée. Etait-ce pour ce donner encore plus d’importance, ou parce qu’il avait peur d’une jeune femme, même avec ses gardes avec lui ? Un peu des deux, selon Seyna. Sa question sortie de manière assez sèche lui donnait envie de ne pas répondre, les laissant découvrir leur erreur une fois l’incident fait. Mais elle ne voulait pas laisser les soldats payer pour le mauvais caractère de leur chef, et elle expliqua non sans hésitation :

"Il y a des champignons dégageant une odeur paralysante à 15 mètres d’ici à peine… Ces odeurs sont en fonction de l’exposition et de la durée, et si vous restez là pour vous reposer, vous aurez un risque de paralysie supérieur ou égal à 60%. Ce n’est pas très pratique quand on monte à cheval... "


Seyna n’était pas une experte, son chiffre n’étant pas exact au pourcent près, mais elle avait assez de connaissances sur les plantes pour reconnaître les dangereuses des autres, ainsi que leur niveau de dangerosité. Elle marqua une pause, puis continua d’un ton las :

" Et si l’envie vous dit de les déraciner pour éliminer ce problème, ils sont au sud ouest d’ici, mais cela vous prendrait toute une nuit avec une dizaine de personnes, vu le champ qu’il y a. De plus, toutes ces personnes que vous pourriez envoyer seront à coup sûr paralysées, car peu de protections efficaces existent. "

Elle regardait les autres soldats à présents, et se dit que ce n’était pas une vie, suivre un leader toute sa vie. Son rôle d’assistante sociale lui permettait de cerner les gens et d’avoir le temps pour des loisirs à côté. Et cerner leur chef, elle l’avait fait en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Il était froid, n’accordant pas le moindre sourire. Elle ajouta à ses paroles précédentes qu’elle ne voulait pas finir comme eux si ils restaient ici, et donc déclara qu’elle allait trouver refuge en hauteur. Puis elle fit de qu’elle dit, grimpant agilement dans l’arbre le plus proche et le plus rapidement possible, faisant cette fois attention au poids que pouvait porter chaque branche. Elle s’arrêta là où elle pouvait observer et écouter les agissements de ces hommes, sans pour autant être empoisonnés comme eux, à une hauteur d'environ huit mètres.

Puis après deux minutes, voyant aucun mouvement spécial de la part des hommes, elle préféra aller dans uun lieu où il y aurait un peu plus d'animation. Elle se rendit donc à la fête dont elle avait entendue parler, sur la place du village de Barrani...

[=> Gassarat]