Première nuit

le pont-levis

Laureena entra dans sa chambre pour la première fois depuis son arrivée. Elle se débarassa de son épée et de sa cape qu'elle posa sur le lit. La jeune femme fit un tour du propriétaire, histoire de se familiariser avec les lieux. Ses affaires personnelles, peu nombreuses, avaient été montées et rangées dans un coffre et une armoire. Laureena se sentait lasse, sa morsure et tout ce qui avait suivit l'avaient épuisée.

Dans une alcôve assez profonde, fermable par un rideau, il y avait une baignoire qu'elle remplit d'eau tiède. Le temps que l'eau ait rempli la cuve, elle ouvrit son armoire et en sortit une robe légère. Elle se dévêtit et s'immergea jusqu'aux épaules. Les yeux fermés, elle profitait de ce moment de calme. Elle se lava, s'habilla et observa sa cheville. La morsure avait dégonflée, mais restait visible. Elle la soigna et posa un bandage discret dessus avant d'enfiler une paire de ballerines blanches, lacées haut. Laureena prit un livre et s'assit dans un fauteuil à côté de la fenêtre, elle s'absorba dans sa lecture, ses longs cheveux séchants doucement au soleil.

Chambre d’Irissia Mitra

Siegfried réfléchit à la situation. Sa rencontre avec sa supérieure n’avait ni améliorer, ni aggraver les choses. Mais lui avait rappelé, s’il l’avait fallut, à quel point, les rapports humains peuvent être rendus complexes par des faits. Il n’y avait, certes, pas matière à) s’alarmer pour le moment, mais dans une situation dangereuse, il faudrait prendre une décision, mais le chevalier ignore laquelle serait la meilleure. Ses pas l’ont amené devant la porte de Laureena. Le capitaine entre sans toquer à la porte. Et ce, pour deux raisons, d’abord parce qu’il est le supérieur de la personne qui loge ici et ensuite par ce qu’il la connaît très bien et qu’il n’aurait aucune raison de frapper. Il avait ouvert et fermé la porte en silence. Il voit une paire de jambes dépassées d’un fauteuil.

Le capitaine n’avait pas fait de bruit en entrant et n’en fit pas plus pour se déplacer. Arrivé derrière le fauteuil, il pose un doigt sur le haut de la tête de la jeune femme.

"-Tu es morte."

Laureena ne s'était pas complètement coupée du reste du monde. Elle restait parfaitement consciente de ce qui l'entourait. L'inattention lui avait déjà beaucoup trop coûté pour qu'elle recommence la même erreur. Certes, la situation était différente ici parce qu'ils acceptaient aussi bien les hommes que les femmes dans leurs rangs, mais après tout, les hommes pouvaient avoir de drôles de pensées.

Le doux bruit des pages qu'elle tournait la plongeait plus ou moins dans une sorte de demi-rêverie. Aucun bruit ne venait troubler cette fin d'après-midi mis à part les clameurs des soldats en changement de quart. Les groupes de nuit allaient prendre leurs tour sur les remparts de la forteresse.

Un contact sur le haut de sa tête la fit sursauter. Elle attrapa son poignard et le tira à demi avant de reconnaître Siegfried. La jeune femme soupira, si il continuait comme ça, il allait la rendre cardiaque.

"Sans doute. Arrête de chercher à m'effrayer."

Elle se leva en souriant, fit le tour de son fauteuil et vint dans les bras de celui qu'elle aimait.

"Que t'a dit Irissia?"

Le capitaine vit la jeune femme sursauter et attraper son poignard en le sortant à demi. Il ne fit aucun geste en voyant tout cela. Pour deux raisons, il savait que l’arme ne ferait qu’une rayure à son armure et que toutes façons, Laureena ne porterait pas le coup. Il resta silencieux devant les premières paroles de sa subalterne et ne bougea pas quand celle-ci se réfugia dans les bras du chevalier.

"-Elle est inquiète de la situation. Elle me fait confiance, mais elle ignore comment cela va tourner et envisage le pire."

Il baisse la tête.

"-Elle se demande quelle serait ma décision si une situation m’imposait de choisir entre ta vie et l’Ordre."

Siegfried pose une main sur la tête de Laureena.

"-Et j’avoue ne toujours pas avoir choisi. Mais que ferais-tu dans ma situation ?"

Laureena écouta tranquillement son compagnon. Si Irissia était inquiète, elle n'était visiblement pas la seule. Siegfried masquait ses préoccupations par une question à laquelle elle se sentait plus ou moins obligée de répondre. La jeune grecque recula un peu et s'adossa au dossier du fauteuil sur lequel elle était assise une minute plus tôt.

"Le fait est que je ne le suis pas. Mais dans un cas où je devais tomber et que l'Ordre était menacé du même sort, je te demanderais de me laisser pour aller l'aider. J'ai depuis longtemps compris que les individualités ne comptaient pas durant les guerres."

Elle eut un léger sourire et prit la main du chevalier dans la sienne pour poser un baiser au creux de sa paume. Il avait la peau assez dure à cet endroit mais elle devenait si douce quand il la touchait.

"Nous n'en sommes pas encore là, heureusement. Alors autant profiter du calme."

Gentiment, elle l'attira à elle. Elle fit en sorte qu'il se baisse et posa tendrement ses lèvres sur celles de son amour. Elle ferma ses yeux verts, oubliant que sa porte n'était pas verrouillée et que n'importe qui pouvait rentrer.

Le capitaine regardait la jeune femme faire un mouvement de recule et poser son dos contre le fauteuil. Il ne bougea pas pendant ce temps. Le chevalier n’était guère surpris par la réponse de sa subalterne.

"-Je ne suis pas étonné outre mesure de ta réponse, mais cela n’aggrave ni n’arrange rien. Je ne me fais pas d’illusions sur la difficulté de cette décision si elle venait à devoir être prise."

Le visage de Siegfried garde toujours sa gravité malgré le sourire de sa compagne. Il regarde sa main lorsque la jeune femme pose ses lèvres sur celle-ci. Le capitaine semble surpris mais ne dit mot.

"-Tu as sans doute raison."

Siegfried ne pouvait s’empêcher d’être préoccupé par l’éventualité d’une situation difficile à gérer. Il se laisse attirer et embrasser par la jeune cavalière. Usant de sa télékynésie, Siegfried ferme la porte derrière de la chambre de Laureena. Les bras de l’imposant chevalier font le tour de la jeune femme et plaque doucement cette dernière contre lui. L’une des mains de Siegfried se pose sur la nuque de la jeune femme pour poser la tête de la jeune femme contre l’armure du chevalier à hauteur du torse.

L'absence de surprise chez son compagnon n'était pas inattendue pour Laureena. Ils avaient la même vision des choses sur ce point.

"Si jamais nous y étions contraint, la séparation sera difficilement concevable. Mais nous sommes soumis à un règlement qui nous dépasse."

Laureena se laissa enlacer et comme il le lui demandait, mit sa tête contre le plastron de son armure. Sa main se posa sur le noeud des lacets de cuir retenant les plaques de métal formants l'avant et l'arrière de sa cuirasse. Elle joua un peu avec et défit le noeud. Tout en retirant les lanières de leurs logements, elle leva la tête vers son amant.

"Dis-moi ce qui te ferais plaisir. J'ai envie de m'occuper un peu de ton bien-être."

La jeune femme était sincère. La journée n'avait pas été de tout repos autant pour elle que pour lui. Elle réussit à retirer cet encombrant plastron et posa les mains sur les épaules musclées du chevalier avant de lui faire un léger massage.

"-Certes, mais cela ne veut pas dire que cela nous arrange ou nous rassure. D’une quelconque manière. Je ferais ce que je dois en mon âme et conscience le moment venu."

Siegfried avait laissé Laureena défaire et ôter son plastron et poser ses mains sur ses épaules pour le masser. En revanche, il desserre son étreinte. Le chevalier sourit en entendant les paroles de Laureena.

"-T’occuper de mon bien-être ? Je n’ai pas besoin de télépathie pour savoir que tu veux faire des bêtises."

Le capitaine pose une main sur la tête de la jeune femme.

"-Et bien tu peux continuer de me déshabiller et me faire un massage. Bien sûr cela n’est nullement une obligation. Attention cependant où tu poses tes mains."

Laureena hocha la tête. Elle n'ignorait pas la difficulté qu'elle aurait à se séparer de lui si jamais la situation l'exigeait. Mais la guerre ne laisse pas souvent le choix à ceux qu'elle prend dans sa tornade. Toutes les images de combat qu'elle avait put voir défilaient dans la tête de la jeune femme.

Elle leva le nez en l'entendant parler de bêtises. Elle prit un air innocent, les yeux écarquillés et faussement choqué.

"Moi? Des bêtises? Jamais!"

La main de son amant se posa sur sa tête, elle ferma une seconde les yeux. Malgré tout ce qu'ils avaient partagés en deux jours, elle n'était pas encore habituée à sa force tranquille. Une force qu'il maîtrisait parfaitement. Elle sourit doucement.

"Très bien mon capitaine."

Elle se mit sur la pointe des pieds pour l'embrasser sur la joue. Mais revint rapidement à son armure. Elle la lui retira complètement, parfois un peu embarrassée par les plaques de métal. Mais elle en vint à bout.

"Je ne vois pas comment tu fais pour porter tout ça à longueur de journée."

Elle le poussa pour qu'il s'allonge sur son lit et vint au-dessus de lui avant de l'embrasser tendrement. Elle se redressa et lui massa le torse, agrémentant ses gestes de caresses.

Le faux-air innocent de sa compagne n’avait pas échappé ni même leurré le chevalier, qui trouva cela amusant.

"-Oh, si !"

Siegfried avait remarqué la fermeture fugace des yeux de la jeune femme.

*Sans doute, ma force lui fait-elle encore peur.*

Il répondit à son sourire par un sourire.

"-Parfait soldat."

Le chevalier avait laissé Laureena l’embrasser sur la joue, mais n’avait fait pas de gestes pour l’y aider comme pour la forcer un peu à s’habituer à sa taille. Pas plus qu’il ne l’aida à défaire sa cuirasse de métal.

"-J’ai la carrure pour et puis j’ai été créé un peu pour ça aussi."

Siegfried n’opposa aucune résistance lorsqu’elle le poussa sur le lit. Il répondit doucement à son baiser. Le chevalier sentit les mains de Laureena le masser et le caresser. Le chevalier regarde Laureena faire avec un sourire aux lèvres, appréciant ce qu’elle fait et soupirant de contentement. Il laisse son corps entre les mains de la jeune femme.

Laureena continuait son massage tranquillement. Elle sentait les noeuds de la musculature puissante de son compagnon. Elle se leva et alla fouiller dans un coffre. Elle en sortit un flacon d'huile de fleur et revint près du lit. La jeune femme mit un peu d'huile dans le creux de sa paume avant de reprendre son massage.

"C'est pour aider tes muscles à se détendre. Et ça atténuera un peu tes bleus. Tu en as plein partout depuis ta démonstration avec le gouverneur."

Ce n'était pas vraiment un reproche. Pour dissiper un peu la tension qu'elle pouvait avoir causé, elle alla embrasser Siegfried. Sous ses mains, elle le sentait se détendre peu à peu.

"Mets-toi sur le ventre, s'il te plaît."

Une fois qu'il eut changé de position, elle dégagea sa chevelure grise et reprit son massage en rajoutant de l'huile sur ses mains. Elle insista sur sa colonne vertébrale par de petites pressions des pouces. Elle trouvait cela un peu étrange de le dominer comme cela, lui qui d'ordinaire faisait plus d'une tête qu'elle.

Siegfried se laisse faire, appréciant ce massage qui apaisait son corps un peu fatigué par l’effort. Le combat avec son supérieur, mais aussi les ébats dans la caverne l’avait fatigué plus qu’il ne l’aurait. Il entendit Laureena se lever et chercher quelque chose, avant de revenir et de poser ses mains ointes d’huile à la senteur fleurie sur la peau de son capitaine.

"-Fut un temps, où j’avais bien plus de bleus que cela. Mon corps s’est endurci avec l’âge."

Le capitaine fut surpris de sentir les lèvres de la jeune femme sur les siennes. Il aurait bien lu dans ses pensées pour en savoir la raison, mais il n’en fit rien. A sa demande, le puissant soldat se mit sur le ventre. Il sentit Laureena écarter sa chevelure argentée et le masser de nouveau. Il pouvait sentir deux doigts de la jeune femme appuyer sur le milieu de son dos. Siegfried en put retenir un gémissement de bien-être.

"-Tu es douée, Laureena."

Le chevalier s’étire en soupirant.

"-Tu comptes me masser entièrement le corps ou non ?"

Siegfried avait posé cette question en toute innocence, sans penser aux conséquences.

Laureena n'avait que rarement fait ce massage. C'était sa mère qui le lui avait appris, un soir où elle l'avait surprise en train de le faire à son père qui rentrait d'un tournoi. Après, elle avait appris les massages pour chevaux, une fois que son père ait vérifié qu'elle s'y intéressait vraiment. Bien sûr, c'était différent.

Elle écouta ce que lui disait son compagnon et sourit en se redressant. Elle rejeta en arrière sa longue chevelure noire et se pencha en posant ses mains sur les puissantes épaules du guerrier. Elle l'embrassa sur la joue avant de murmurer à son oreille.

"Moi je veux bien. Mais ça dépend de ce que tu veux dire par là."

Elle lui fit un léger massage sur la nuque. De temps en temps, elle posait un petit baiser sur son cou ou lui mordillait délicatement l'oreille. Rien de bien méchant, mais surtout suggestif. Enfin, c'était à lui de décider. Visiblement, il n'avait pas pensé à ce qu'elle pouvait interprêter à ses paroles.

Les épaules du chevalier sentirent les mains de Laureena se pose sur elles. Le jeune homme fut surpris que la jeune femme l’embrasse, alors qu’il n’y voit aucune raison. Puis une idée lui vient en tête.

"-Serait-ce la vue de mon corps à demi-nu qui te fait ce genre d’insinuations libidineuses, Laureena ? "

Siegfried sentit sa subalterne masser son cou et embrasser de temps à autre ce dernier ou effectuer des mordillements sur l’une de ses oreilles. Il avait parfaitement ce que demandait de manière muette la jeune femme. Soutenant son immense corpulence d’une seule main, le capitaine défit son pantalon à l’aide de la deuxième. Il laisse le pantalon descendre par gravité sur ses chevilles et se tourner vers Laureena la regardant droit dans les yeux, les bras croisés derrière la tête.

"-Je t’attends."

Laureena eut un léger rire. Elle lui fit un clin d'oeil avec un sourire.

"Non mon coeur, c'est ce que tu viens de dire."

Elle le laissa faire, retirant ses mains de ses épaules pour lui laisser toute sa liberté de mouvements. Elle fut surprise par ce qu'il fit mais ne le montra pas, à la côtoyer, elle avait pris le coup pour masquer ses émotions.

"Une seconde alors."

La jeune femme posa tranquillement le flacon d'huile sur la table de nuit et défit l'attache de sa robe. Elle la retira, restant en sous-vêtements.

"Maintenant, on peut passer aux choses sérieuses, je crois."

Elle se remit à masser le ventre du chevalier, faisant inconsciemment attention à ne pas forcer sur ses cicatrices. Comme si elle avait peur de rouvrir les blessures qu'il y avait eut. Mais peu à peu ses mains descendaient et atteignirent le bord du sous-vêtement de son compagnon. Elle lui jeta un coup d'oeil, juste pour être sûre, et le lui descendit légèrement, puis un peu plus.

Elle lui massa les hanches puis se rapprocha de son entrejambe. Ses mains se firent délicates dans leurs caresses.

Siegfried laissa Laureena poser son accessoire de massage sur une petite table. Il l’entendit défaire son vêtement.

"-Choses sérieuses ?"

Le chevalier ne comprenait sincèrement pas ce qu’elle entendait par-là. Pas plus qu’il n’avait comprit son déshabillage, pour lui s’était un banal massage, quoiqu’il avait son idée sur la suite des évènements. Siegfried sentit les mains de sa masseuse se poser sur son ventre et masser ce dernier. Il ne manquait aucun des mouvements des mains de la cavalière. Quand ces dernières atteignirent le sous-vêtement du chevalier, ce dernier n’eut plus de doute sur les intentions de la jeune femme. Il la laissa lui descendre son sous-vêtement. Le capitaine sentit les mains de sa subalterne masser ses hanches et se rapprocher de sa virilité.

"-Il n’y a pas de raison que je sois le seul à profiter."

Joignant le geste à la parole, le chevalier pose deux de ses doigts sur la petite culotte de la jeune femme, à hauteur de l’intimité de cette dernière. Il les passe lentement dessus, avant de laisser la paume de la main faire de même. Puis la main se glisse dans le sous-vêtement pour mieux caresser l’entrejambe de Laureena.

"-Tu es brûlante ici."

La main glisse un de ses doigts dans son intimité et fait des mouvements de va et vient, en passant doucement sur le bouton d’amour.

"-Là c'est humide en plus d'être brûlant."

Laureena s'était calmement installée à genoux, les jambes de son compagnon entre les siennes. Ses mains continuaient leur travail, doucement, tendrement. Elle s'appliquait à lui donner le plus de plaisir possible, sans forcer. Elle leva la tête de ce qu'elle faisait en entendant la voix de son capitaine. Un sourire étira ses lèvres.

Dés qu'il posa sa main sur son sous-vêtement, elle se cambra légèrement, lui offrant son corps sans hésitation. Elle continuait à le caresser tout en écoutant ce qu'il disait. La jeune femme soutenait le regard de rubis de son amant et ne retint pas le gémissement qui lui échappa en sentant la grande main du chevalier glisser sur sa peau. Ce gémissement se transforma en un cri étouffé dés qu'il glissa son doigt en elle.

"Crois-tu pouvoir remédier à cela?"

Elle souriait et se pencha pour l'embrasser. Elle libéra une de ses mains pour la poser sur l'épaule de son compagnon.

Le chevalier entendit Laureena gémir puis étouffer un cri.

-Je ne sais pas comment y remédier, mais je sais comment aggraver cela.

Siegfried enfonce un deuxième doigt entre les jambes de la jeune femme et use de son autre main pour baisser le plus possible la culotte devenant gênante. En même temps, il sent sa virilité se durcir et s’échauffer sous les caresses de son amante. Sans prévenir, il aplatit la jeune femme sur lui et la regarde un large sourire aux lèvres.

En faisant cela, le chevalier place sa virilité entre les jambes de la cavalière et pose la poitrine de cette dernière sur ton torse musclé.

"-Et maintenant que comptes-tu faire ?"

Il la regarde avec un large sourire aux lèvres.

Laureena se laissait faire. Elle haussa un sourcil en l'entendant parler d'aggraver son cas. La jeune femme gémit en se cambrant brusquement, s'offrant un peu mieux à son chevalier. Elle avait jeté sa tête en arrière et faisait en sorte de se maîtriser un peu. Elle soufflait un peu plus fort et réussit finalement à se calmer.

Sa culotte se trouvait maintenant à mi-cuisse. Elle souriait. Un éclair de surprise passa dans son regard alors qu'elle se retrouvait plaquée contre son amant. Elle se reprit bien vite et soutint son regard.

"Tout d'abord, me débarasser de ce qui est gênant."

Joignant l'acte à la parole, elle se redressa et enleva son soutien-gorge ainsi que sa culotte, maintenant trop basse pour être utile. Elle se rallongea sur son compagnon et l'embrassa tendrement.

"Voilà ce que j'avais à faire."

Calmement, elle lui caressa le front, glissant sa main sous la frange de cheveux argentés qu'il avait. Elle releva ses jambes pour les croiser au niveau des chevilles.

"Ensuite, c'est à toi de décider si le massage devient d'une autre sorte ou non."

Siegfried n’avait pas répondu à l’éclair de surprise dans les yeux de la jeune femme. Cette dernière soutenait le regarde son supérieur, cela ne dérange pas ce dernier tant que cela reste dans la sphère privée. Il regarde Laureena faire ce qu’elle fait en silence. Le capitaine laissa ses lèvres accueillir celles de sa subalterne.

"Hum !"

Le chevalier soulève la jeune femme et la pose sur le sol.

"-Je suis désolé, Laureena. Mais nous devons aller travailler, le devoir passe avant."

Le chevalier se lève et se tient debout. Il commence à se rhabiller et enfile la moitié de son armure. Cela fait, il se tourne vers la jeune femme.

"-Je suis sincèrement navré, crois-le bien. Mais j’ai un rang à tenir et si je fais passer mon bonheur personnel avant mes hommes, ces derniers m’en tiendront rigueur et ils auront raison. Ce serait de l’égoïsme pur et simple."

Siegfried est désormais complètement revêtu de son armure, mais il a mis son casque et ses gants en bandoulière. Il est campé sur ses jambes, face à la jeune femme encore nue, les bras le long du corps et les yeux braqués sur elle, attendant une réaction et des paroles de sa part avant de sortir.

Laureena sentit un brutal changement dans le comportement de Siegfried. Il ne répondit pas à son baiser avec sa fougue habituelle et se sentir soulevée confirma ce qu'elle pensait. Il s'excusa, prétextant devoir rejoindre ses hommes. Elle le regarda se rhabiller sans bouger ni rien dire.

Elle récupéra son armure et la renfila sans mot dire. Seulement, elle mit en dessous une chemise blanche qui masquait son décolleté. Rapidement, elle refit sa coiffure et prit son épée et sa dague. Là seulement elle daigna adresser la parole au chevalier.

"J'espère que la prochaine fois qu'on sera de garde de nuit, tu me préviendras à l'avance."

Elle aggraffa sa cape blanche après avoir passé un coup de brosse dessus et ajusta son baudrier. Son regard vert n'exprimait plus rien de tendre ou de joyeux mais une intense déception et une sorte de colère sourde. Son visage était fermé. Elle alla ouvrir la porte et s'immobilisa, attendant qu'il sorte pour la verrouiller.

"J'aimerais quand même savoir où je serais postée, à moins que je ne sois de patrouille."

Siegfried ne dit rien aux reproches de la jeune femme masqués par les paroles de cette dernière. Le capitaine attacha son épée à sa ceinture et sa faux dans son dos. Il n’avait pas besoin de sa télépathie pour savoir l’état d’esprit de Laureena. Mais dès cette dernière avait à peine fait sa demande sur son poste que Siegfried bondit et ferme violemment la porte de la main et laisse dernière plaquée sur la poterne, comme pour bloquer la sortie à la cavalière.

"-Il suffit Laureena."

Le capitaine braqua un regard argenté et dur sur celui de la jeune femme.

"-Je suis d’accord sur le fait que je me suis conduit de manière cavalière et que cela ne te fait pas plaisir que nous abrégions ce que nous faisions."

Sa voix devient dure.

"-En revanche, dis-moi franchement ce que tu as sur le cœur. Nous savons tous deux ce qui se passe, mais je préfère un reproche franc plutôt qu’un regard lourd. Parle, je t’écoute."

Les paroles de Siegfried laissent place à un silence lourd.

Laureena fit un énorme bond en arrière, sa dague à demi-sortie de sa gaine de cuir teinté. Le claquement de la porte lui en avait rappelé un autre, cinq ans auparavant alors qu'elle allait vivre la plus terrible des épreuves pour une femme. Elle recula, prête à frapper si nécessaire. Sa respiration était rapide et un peu haletante.

Au fur et à mesure qu'il parlait, elle se calma et lâcha la poignée de l'arme qui retomba avec un léger claquement. Elle se redressa, laissant le silence durer alors qu'elle ne détournait pas les yeux de ceux de Siegfried. Elle voulait qu'il comprenne qu'il n'y avait pas que lui qui avait droit aux colères froides.

"Disons qu'il faudrait éviter de me chauffer si tu sais que tu y mettras un terme de cette façon. Au moins, je ne me ferais pas d'idées sur la suite."

Elle fit une pause, prenant son temps pour rassembler ses idées.

"Tu vas devoir trouver un moyen de te faire pardonner. Et je ne me contenterais pas de mots. Maintenant, laisse-moi sortir."

Le chevalier n’avait pas bronché à la réaction défensive de Laureena. Intérieurement, cela l’attristait de voir qu’elle ne lui faisait pas entièrement confiance.

*Sinon pourquoi aurait-elle réagi comme ça ?*

Siegfried l’avait écouté sans un mot. Il prit à son tour la parole.

"-Si tu m’avais dit tout de suite cela, nous n’aurions même pas cette discussion."

Sans cesses de parler, le capitaine enfile sans un regard pour Laureena.

"-Nous sommes des soldats. Ce genre de choses peut arriver, cela fait parti du métier et nous devons nous y plier. Je me suis excusé, mais apparemment tu n’y as même pas pris garde."

Le chevalier enfile son casque.

"-Quoiqu’il en soit et puisque tu sembles si prompt à réclamer un travail, tu vas prendre le poste de garde central à la muraille sud de la forteresse. Tu prendras deux quarts celui jusqu’au le vé du soleil et celui jusqu’à midi. Je te conseille de prendre une outre d’eau et de la mettre dans un petit coin d’ombre, car c’est le pire poste de garde. Un garde vienbdra te donner un repas à minuit."

Siegfried ouvre la porte et se tourne vers la cavalière.

"-J’espère que cela te fera suer ta mauvaise humeur et te fera réfléchir sur la justification de tes paroles envers moi. Si tu désires me parler, je serais au quartier des officiers à midi. Sur ce, je vais rejoindre les troupes."

Le capitaine sort.

[=> Forteresse]