[=> Forteresse]
Siegfried avait entraîné les troupes comme à son habitude. Autrement dit de manière dure et sans concessions. Il n’avait pas ménagé qui que ce soit. C’était là la meilleure manière de permettre à toutes les recrues d’avoir de meilleures chances de survivre à un affrontement. Certes, les soldats n’apprécient guère le dur traitement que leur fait subir le dirigeant de la forteresse. Cependant, ils savent que cela peut leur sauver la vie. Même si Siegfried peut passer pour un homme dur, froid et strict, il sait que ses hommes le respectent pour cela.
La cloche de midi venait de sonner. Signal pour les gardes d’être relevé de leurs tours et d’aller manger et pour d’autres d’aller pendre leurs tours de surveillance. Pour Siegfried, c’est surtout l’occasion de laisser les vétérans prendre le relais pour entraîner les autres. Ce qui lui permet d’aller réfléchir en solitaire à ce qui le préoccupe en ce moment.
Le capitaine s’était retiré dans la grande salle, un lieu plein de symboles et pièce de grandes décisions, une pièce déserte à cette heure de la journée, un endroit parfait pour réfléchir. Sa télépathie avait détecté l’entrée de Laureena dans la grande salle. Seulement le colossal guerrier n’avait pas bougé plus que cela. Il ne fit pas plus de mouvement en sentant les bras l’enlacer et la tête se poser dans son dos. Aucun son ne franchit sa bouche en entendant les excuses de la jeune cavalière.
Le chevalier se retourne lentement.
"-Laureena, c’est la première fois que tu me traites comme cela en tant qu’amant et c’est la deuxième fois que tu te conduis mal en tant que soldat."
Le ton de la voix ne laisse transparaître ni colère, ni joie, juste de la constatation.
"-J’aimerais que cela ne se reproduise plus à l’avenir. Ne m’oblige pas à être plus sévère encore que je ne le suis actuellement."